Villey le sec
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La fête de Pâques

par Danièle URIOT

Les préparatifs de Pâques commencent avec le mercredi des cendres. Les chrétiens reçoivent des cendres sur leur front en forme de croix pour se souvenir de la poussière que représente leur corps.

C’est jour de jeûne et de pénitence, le début du Carême : 40 jours où les chrétiens se rappellent qu’ils sont un peuple en marche vers Pâques avec le Seigneur Jésus. Ils essaient de se rapprocher de Dieu par leurs efforts de prière, de partage et de pénitence. A la mi-carême, on marque une pause.

Mardi gras

La veille du mercredi des cendres, on consomme les denrées incompatibles avec la pratique du jeûne, en particulier les matières grasses, d’où le nom de mardi gras ; de même les œufs avec lesquels on fait les crêpes. On dit aussi « adieu à la viande » (carnevale en italien) d’où le nom de Carnaval que l’on donne aux réjouissances qui accompagnent ce temps qui précède le Carême. On se déguise, on danse, c’est la célébration du chaos qui précède le renouvellement de l’ordre. Ici l’ordre, le sens du monde est donné par la Résurrection du Christ.

Les rameaux

Le dernier dimanche de Carême débute la Semaine sainte.

Ce jour-là, avec un rameau de buis à la main, les chrétiens chantent leur prière à Jésus en souvenir du jour de son entrée à Jérusalem comme envoyé de Dieu.
Le buis est accroché au crucifix de la maison.
On le porte aussi sur les tombes.

Pâques est une grande fête. C’est la mort et la résurrection de Jésus. Elle est célébrée dans le monde avec des coutumes différentes. Ces traditions ne viennent pas toutes de la Bible et de la liturgie.

Les œufs de Pâques

Danièle URIOT

Depuis les temps païens, l’œuf est symbole de vie.
Pour les chrétiens, lorsque sa coquille se fend pour laisser sortir le poussin, nous devinons quelque chose de celui qui rend vivant ce qui « semblait mort », la résurrection du Christ. Aujourd’hui, ils sont en chocolat ou en sucre. Ils accompagnent les fêtes familiales de Pâques.

L’agneau pascal

C’est l’animal biblique et christique par excellence. Jean-Baptiste a aussi désigné le Christ comme l’Agneau de Dieu.

Les cloches de Pâques

Dans la tradition chrétienne, les cloches des églises ne sonnent plus après le Gloria de l’office du Jeudi saint. La tradition du silence des cloches prend naissance vers le 7ème siècle, l’Église interdit de sonner les cloches en signe de deuil entre le Jeudi saint et le Dimanche de Pâques pour commémorer le temps qui s’écoule entre la mort du Christ et sa résurrection. Les cloches ne sonnent donc pas du Vendredi saint au Dimanche de Pâques, elles restent muettes pendant la mort du Christ. Aux offices, on remplace la clochette par une crécelle.

Collection Danièle URIOT

Les cloches vont en « pèlerinage à Rome ». En raison des services rendus à la communauté, elles sont considérées comme de « bonnes chrétiennes » ; elles sont baptisées, elles portent un nom et sont bénies. Elles prennent donc le deuil lors de la commémoration de la Passion, le Jeudi saint. On dit qu’elles reviennent au soir du Samedi saint et qu’elles laissent tomber des friandises pour les enfants, dans les jardins. Elles retentissent à toute volée la nuit pascale pour fêter la résurrection du Christ.

Le lapin de Pâques

Le lièvre est une tradition de Pâques d’origine germanique et nordique. Il était l’animal emblématique de la déesse Astre que les saxons honoraient au printemps et de la déesse de la fertilité et du printemps Ost ara en pays germanique. Elle a donné son nom à Easter (Pâques en anglais) et est restée associée aux fêtes de Pâques. De manière similaire, dans les traditions celtiques et scandinaves, le lièvre était le symbole de la déesse mère.

A propos de crécelle (par Jean Pierre URIOT)

Crécelle :
Etymologie : Pourrait venir du grec, bruit désagréable, du latin crépiter ou de la contraction de crécerelle à cause de la ressemblance du bruit que fait cet instrument avec le cri aigu de l’oiseau nommé crécerelle. (Espèce d’oiseau de proie, à voix très aiguë, diurne, qui fait ordinairement son nid dans les vieilles murailles et se nourrit de petits oiseaux).

Venons-en maintenant aux détails :
Pour les chrétiens, les jeudi vendredi et samedi de la Semaine sainte sont des jours de recueillement et de deuil. Vers la fin du IXième siècle, l’Eglise catholique fixe l’interruption des cloches de métal par des instruments en bois, du mercredi soir au samedi soir de la Semaine sainte. Par contre le jour de Pâques est un jour de réjouissance et toutes les cloches peuvent sonner à toute volée.

Mais les cérémonies religieuses devaient continuer à être annoncées, ainsi que l’Angélus du matin, le midi et l’Angélus du soir. Il faut rappeler qu’autrefois, les horloges domestiques et les montres étaient rares et c’était les cloches de l’église qui organisaient toutes les journées.

Le remplacement de ces cloches étant une question de religion, on demanda donc aux enfants de chœur de passer dans les rues du village avec des instruments en bois faisant assez de bruit afin d’ameuter les habitants et les rappeler à leurs obligations.

Aujourd’hui la tradition est de moins en moins respectée, mais avec un élargissement des tolérances puisque tous les jeunes sont acceptés, quelque soit leur âge et quelque soit leur sexe et c’est une bonne chose, car s’il fallait attendre les enfants de choeur...

En plus de faire du bruit, il fallait préciser ce que l’on annonçait par exemple pour l’angélus il fallait dire :

  • V’là l’angélus... brrr, brrr, brrr un coup d’crécelle
  • V’là l’angélus... brrr, brrr, brrr un coup d’crécelle
  • V’là l’angélus qui sonne, e, e et re coup d’crécelle

Pour midi c’était :

  • Voilà midi... Voilà midi... Voilà midi qui sonne, e, e...

Pour les messes, c’était plus long parce qu’il fallait passer trois fois dans les rues, une fois pour le premier, une fois pour le deuxième et une fois pour le dernier. Comme c’était plus long il fallait penser à commencer plus tôt.

A partir du jour de Pâques les cloches étant revenues, les jeunes gens qui étaient passés dans les rues avec leurs crécelles, pouvaient passer chez les habitants pour avoir leur récompense. C’étaient dans le temps des œufs cuits durs, plus tard ce sera de l’argent.

Jean-Pierre URIOT

Définition : moulinet de bois dont on tire un son aigre et bruyant en l’agitant fortement avec la main. On s’en sert à la place des cloches le jeudi et le vendredi de la semaine sainte. Jouet d’enfants.

Instrument dont se servaient les lépreux au moyen âge, pour avertir de leur approche.
Peut servir également pour faire du bruit, à la chasse, afin de rabattre le gibier.

Danièle URIOT

Le mot crécelle était peu utilisé à Villey, on disait plutôt « brouand ». Les « brouandeurs » « brouandaient ». Ce mot était courant dans toute la Lorraine et doit certainement venir du mélange de bruyant et de boucan.

Petite anecdote pour terminer . On donnait des œufs comme récompense aux « brouandeurs », parce que pendant le carême et surtout le jeudi, le vendredi et le samedi saint, on ne devait pas manger d’œufs, alors il y en avait plein dans les maisons.
Certaines personnes décoraient leur don en teignant les oeufs cuits durs avec du café pour les décorer en brun, avec des betteraves rouges pour les décorer en rouge. On était près d’la nature en c’temps là !

Notes et références : l’encyclopédie par Wikipédia