Villey le sec
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Le Couarail

par Danièle URIOT

Collection Danièle URIOT

Dis, Mémé, c’est quoi un Couarail ?

Et bien, le couarail est un mot lorrain. En divers endroits, on dit aussi « couareuil ».
Faire couarail autrefois, c’était papoter avec ses voisins par exemple, pour échanger et commenter les nouvelles du moment (chatter comme avec internet si tu veux). Le couarail avait lieu dans la journée, au hasard des travaux quotidiens. Il pouvait se tenir près de la fontaine du village, au coin de la rue, sur le pas de la porte ou sur un banc devant la maison ou en soirée.
 
Dans ce cas, on ne manquait jamais de prendre un ouvrage. Les femmes cousaient, brodaient, tricotaient ou bien préparaient les légumes pour la soupe du soir.
Je me souviens avoir discuté dans la rue en tricotant, les pelotes de laine dans les poches, tout en surveillant les enfants qui s’ébattaient joyeusement dans la rue. Il faut dire qu’il y avait moins de voitures qui passaient.
Collection Danièle URIOT

Ma grand-mère se rappelle avoir, lorsqu’elle était une petite fille, écossé les petits pois du jardin et brodé ses premiers napperons. Les jeunes filles brodaient leur trousseau lors de ces veillées.

Collection Danièle URIOT

Souvent le soir, on sortait, on s’asseyait à même l’escalier et on regardait les hannetons voleter sous la lumière de la rue.

Les anciens évoquaient les événements de leur jeunesse un chat chaudement blotti sur les genoux.
Ces réunions avaient lieu souvent le samedi soir. Le lendemain étant jour de repos, il nous était permis, à nous les enfants, d’y participer à notre plus grande joie ! Les soirées d’hiver se déroulaient souvent chez le voisin.

Jean-Pierre URIOT

Les femmes ravaudaient ou tricotaient les chaussettes.

Les chasseurs passionnés racontaient leurs exploits. Suspendus à leurs lèvres et bien que sûrement un peu « arrangés », ces récits nous passionnaient toujours. Nous les trouvions fantastiques !

Collection Danièle URIOT

L’histoire d’une région, d’une commune, d’un village était connue à travers le quotidien de ses habitants. Et pourtant, n’est-ce pas tout au long de ces générations que se crée l’identité de chaque région ?

Ceux qui ont façonné leur pays, leur époque, par leur labeur, à travers les évènements qui ont traversé leur vie, font le patrimoine de leur région.

Autrefois, la télévision n’existant pas, les villageois se réunissaient dans les maisons pour faire des veillées au cours des longues soirées d’hiver. Au cours de ces veillées à la chaleur, on sortait la mirabelle ou un petit gris qu’on faisait au village ! Une voisine avait fait une tarte aux mirabelles.

Les gens se racontaient des histoires plus ou moins fantastiques. Ces récits se transmettaient de bouche à oreille de génération en génération et subissant des modifications, ils devenaient de véritables légendes.