Villey le sec
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Connaissez-vous l’histoire de notre église ?

par Danièle URIOT

Connaissez-vous l’histoire de notre église ou plutôt de nos églises ?

Depuis le VIIème siècle, Villey le sec faisait partie des domaines de l’évêque puis de l’abbaye de Saint-Epvre de Toul. Le village fut créé définitivement, entre l’an 600 et l’an 800 par les religieux de Toul. On peut penser que les moines y avaient construit un oratoire au voisinage de la demeure de leur régisseur.

Jean-Pierre URIOT

Lors de la création de la citerne de la place, des squelettes sont mis au jour. Comme ils sont enterrés sans cercueils, on pense qu’il s’agit de moines.
L’abbé et les moines de l’abbaye de St Epvre étaient jusqu’en 1680, les possesseurs de la terre et seigneurie de Villey le sec. Ils y établirent très tôt un lieu de culte et de prières.

L’église la plus ancienne connue était toute simple avec un petit clocher surmonté d’un toit à 2 pans dit « en bâtière » et couverte de tuiles romaines. Elle fut détruite et restaurée plusieurs fois, surtout au XVIIème siècle après le passage des mercenaires du roi de France appelés « suédois ». Elle était au milieu du cimetière.

Nous avons encore quelques vestiges de cette construction dans le cimetière actuel.

Son clocher a été longtemps une tour carrée coiffée d’un toit à 2 pans, puis d’un toit pointu à 4 pans d’ardoise. Sous son dallage de pierres reposent les sépultures de quelques notables de la paroisse, de prêtres et même d’un baron, seigneur du lieu, décédé en son village en 1758. Cette église était dédiée, comme la paroisse, à la nativité de la Vierge Marie. Les plafonds du choeur et de la nef étaient peints en bleu parsemés d’étoiles d’or.
Mais la tour menaçait ruine. Il fallait faire des travaux d’urgence.

En 1844, le conseil décida qu’il fallait réparer le clocher qui menaçait de s’effondrer. Une subvention de 300 francs du ministère des cultes puis une autre de 1000 francs, valeur d’une année de « portions » abandonnée par les habitants, permirent d’envisager les travaux.

Au sujet de la tour du clocher qui menace ruine :

Cejourd’hui 19 février 1847, le conseil après avoir pris ample communication de toutes ces pièces examinées pour la rénovation de la tour, surtout les dessins de la tour terminée par une construction mesquine, sans goût et du dernier ridicule, le conseil ne veut pas que les habitants de Villey le sec soient mystifiés par ce projet qui serait du plus mauvais effet et pour la faible économie de 85 259 francs .

Jean-Pierre URIOT

Le 20 février 1848,

le conseil a l’honneur de faire observer à l’autorité supérieure que si on a exécuté des travaux supplémentaires, c’est l’urgence qui les a prescrits, car on était loin de s’attendre que les murs de la tour étaient aussi mauvais à l’intérieur, attendu qu’ils étaient couvert d’un crépi moderne sur les deux parements.

Le conseil

tout en reconnaissant la nécessité de reconstruire cette tour, comme refonder puisqu’elle ne l’était pas considérant qu’il fallait agrandir la nef puisqu’elle ne pouvait plus contenir les paroissiens, fut d’avis de reporter la tour en dehors de toute son épaisseur, les travaux exécutés étaient indispensables.

Confortée en 1853 et en 1866, l’Église de Villey allait vivre des jours tranquilles rythmés par les Angélus quotidiens.

Le 10 mai 1865, la commune a un beffroi pour trois cloches mais il n’y en a qu’une, alors que les autres communes en ont trois.

Des graves inconvénients peuvent résulter de la sonnerie d’une seule cloche qui trop souvent jette l’alarme dans les esprits alors même que la circonstance qui la fait sonner est une cause de joie pour une famille .

Le conseil vote 1500 francs pour la fabrique. Le conseil de fabrique [1] décide d’ouvrir une souscription pour commander les cloches. Le conseil complète la somme et trois nouvelles cloches sont fondues.
Le 26 juillet 1866 Angélique, Augustine et Euphrasie sont baptisées par Monseigneur Charles de Lavigerie alors évêque de Nancy et de Toul.

L’année 1866 est également une heureuse année pour l’église de Villey :

le 10 février 1866, l’église de Villey a été l’objet d’un cadeau dû à la munificence de leurs Majestés l’Empereur et l’Impératrice. Ce cadeau consiste en un beau chemin de croix. Il est dû aux demandes réitérées et aux insistantes prières de Monsieur Constant Berger, curé de Villey le sec. Vive l’Empereur, vive l’Impératrice, Vive la France impériale et honneur à monsieur le curé de Villey le sec.

Le 27 janvier 1883, le conseil ne peut pas aider la fabrique pour faire de nouvelles fenêtres à l’église mais donne 500 francs pour refaire le mur nord de clôture du cimetière qui est tombé et qu’il est absolument urgent de faire réparer puisque les tombes sont pour ainsi dire à découvert.
Le 6 mai 1883, le conseil, vu la délibération du conseil de fabrique en date du 1er avril, demande que la commune prenne à sa charge la réparation des vitraux de l’église et le remplacement de ceux qu’il est impossible de réparer.
Le 24 décembre 1890, la commune débourse 1700 francs pour l’achat d’une horloge, payable en plusieurs fois : 500 francs en 1889, 500 francs en 1890, 500 francs en 1891, 200 francs en 1892 avec intérêt à 5% au sieur BURNOT horloger à Toul.

En 1925, lors d’une nouvelle restauration de l’église, on remet à jour un oculus qui traversait le mur du choeur derrière l’autel. Au moyen âge ce trou pratiqué dans le mur permettait aux paroissiens de voir l’Eucharistie de l’extérieur. Deux petits autels se trouvaient de chaque côté du choeur. Celui de droite était dédié à la Vierge Marie, il contenait des reliques et on pouvait y dire la messe. Celui de gauche était dédié à St Urbain protecteur de la vigne.

L’église fut électrifiée en 1921. Quelques habitants de notre village, on bien connu cette église, lieu de leurs baptême et communions.
Cette église resta tranquillement entourée de son cimetière jusqu’en 1944.

Collection Danièle URIOT

En 1944, les soldats de l’armée allemande battaient en retraite et croyant que les résistants français avaient placé des observateurs dans le clocher des villages surplombant la forêt de Haye, dynamitèrent ceux qui étaient les mieux placés. C’est ainsi que Les 7 et 8 septembre 1944, les SS font sauter le clocher et incendient l’Église ainsi que les maisons voisines causant la destruction de l’édifice. Il ne subsiste aujourd’hui que la base des murs détruits, au milieu des tombes du cimetière.

Il ne resta que le choeur, une statue de la Vierge et la grosse cloche de 740 kg baptisée Angélique, entière mais fêlée. Les morceaux des autres cloches furent récupérés pour la refonte. Le coq qui surmontait le clocher tomba dans le jardin d’un voisin, qui le rendit à la mairie où il est conservé aujourd’hui dans la salle du conseil.

A partir de ce moment, les offices religieux seront célébrés dans une grange jusqu’en 1947, puis dans un baraquement en bois installé rue de Maron, faisant office de chapelle.

Monsieur Gérard bâtit un beffroi avec des poutres de récupération et l’on y suspendit la grosse cloche rescapée.

Collection Danièle URIOT
Collection Danièle URIOT
Danièle URIOT

Dix ans plus tard, la municipalité put reconstruire une nouvelle église. Due au talent de l’architecte toulois Gaston Schmit, elle allie l’économie des moyens au charme de la simplicité.

Elle est faite de moellons apparents. Le plafond en bois est soutenu par 12 colonnes de sapin évoquant les 12 apôtres. Les murs sont percés de multiples ouvertures rectangulaires où s’encastrent des vitraux au nombre de 72 (comme les 72 disciples). Ils ont été créés d’après les cartons de M. Giguet par l’entreprise de vitraux d’art Gabriel Loire : exécution et pose 450 000 f pour M. Loire et 150 000 f pour M. Giguet. (extraits de la thèse de Mlle Sabina Dubled)

Danièle URIOT

Le plus haut vitrail du milieu du chœur représente la vierge et l’enfant. D’autres vitraux évoquent des colombes.

Danièle URIOT

Des bancs de bois simples et pratiques garnissent la nef. Le sol est recouvert d’un béton incrusté de petits cailloux de la Moselle. L’autel est un simple bloc taillé dans de la pierre d’Euville.

Danièle URIOT

Petit détail amusant, un ouvrier maçon, quand il a fait l’escalier qui permet d’entrer à l’église, s’est amusé à inscrire son prénom et son nom dans les petits cailloux (TITI Pauli). Le prénom est encore lisible.

Le 11 septembre 1955, l’église est solennellement inaugurée en présence de Louis Lhuillier maire, de l’abbé Ségault curé, et de Monseigneur Lallier, évêque de Nancy et de Toul. Les cloches qu’il vient de baptiser lancent à nouveau leur carillon dans le ciel du village, après onze années de silence.

Danièle URIOT

La cloche la plus importante, Marie, du nom de sa marraine Marie Héchon, rappelle le souvenir des anciennes cloches dont elle porte aussi le nom. La moyenne porte le prénom de sa marraine Marie Bagard, (appelée Mme Marie qui a été longtemps sacristaine de la paroisse et habitait le presbytère). Elle chante la résurrection de l’église détruite, tandis que la plus petite, Thérèse, comme sa marraine Thérèse Curel, rappelle le souvenir des innocentes victimes de septembre 1944.

En 1956 tout est achevé, l’horloge est installée et les cloches sonnent automatiquement.

Danièle URIOT

En 1985, est installée dans le choeur la très belle statue de la vierge à l’enfant, inscrite à l’inventaire du patrimoine. Cette sculpture en pierre polychrome de la 1ère moitié du 16ème siècle a été restaurée et extraite de la sacristie où elle demeurait cachée. Dans les années 90 elle avait perdu une main, elle fut restaurée par un habitant du village : Monsieur Bernard Caron.

Aujourd’hui, elle reste fermée à cause des vols qui se sont produits il y a quelques années. Se pose également le problème du manque de prêtres. Villey le sec fait partie de la paroisse Saint-Léon-du-Toulois-Sud qui dépend du diocèse de Nancy et Toul dont les limites se confondent avec celles du département de Meurthe-et-Moselle. Elle regroupe de nombreuses communes (13) et les offices sont répartis entre les différentes communes.

Dimensions de l’église

La nef est haute de 9,5 m au faîtage, large de 11 m et longue de 26,60 m
Hauteur du clocher : 21 m sous toiture

Jean-Pierre URIOT

[1Ensemble de décideurs clercs et laïcs au sein d’une paroisse catholique nommés pour collecter et gérer les fonds nécessaires à l’entretien et à la construction des édifices religieux de la paroisse